« J’ai dormi dehors avec ma couette, et Barbara m’a abordée pour me parler de Lazare »
« En novembre dernier je me suis retrouvée à la rue et c’était la première fois que ça m’arrivait.
J’avais un boulot, j’étais agent d’entretien et je vivais en colocation avec ma maman depuis son divorce il y a 10 ans. On ne voyait la mère sans la fille ! On a rattrapé le temps qu’on avait perdu, parce que j’avais quitté la maison à 18 ans.
L’année dernière elle a déclaré un cancer des ovaires et de l’utérus, et c’est là que ma dépression a commencé. On a essayé de la soigner, mais mes frères ont eu juste le temps de descendre pour venir la voir à l’hôpital. En septembre, elle est partie paisiblement après m’avoir dit au revoir. Je suis allée chez mon frère quelques temps, j’étais en arrêt de travail, mais ça s’est mal passé avec ma belle-sœur. Puis j’ai habité chez une amie que j’ai quasiment élevée, mais elle a encaissé le loyer et m’a demandé de partir sans m’héberger.
C’est là que je me suis retrouvée dans la rue. Je n’avais plus rien sauf 4 ou 5 sacs, je ne savais pas où aller, donc je me suis posée derrière la cathédrale. Il n’y avait pas de place au 115, j’avais juste deux couettes et mon oreiller. Je me suis posée sur un petit muret, puis j’ai lutté pour ne pas dormir parce que j’avais peur. Le lendemain Barbara a croisé ma route : elle rentrait à Lazare sur son vélo. Elle me dit « Vous dormez dehors ? J’ai vu vos sacs ». Jusque-là les gens étaient passés sans me voir, mais je pense que ma mère veillait sur moi. On a fait connaissance et elle m’a parlé de Lazare, où elle vivait en coloc, et de la nouvelle maison de studios avec Solenne et Jean.
Je n’avais rien à perdre, même si j’ai un peu lutté avec ma fierté, et avec l’idée que d’autres en auraient peut-être plus besoin que moi. Finalement j’ai appelé Solenne et on s’est rencontrées dans la foulée.
Tout de suite je me suis sentie en confiance, alors j’ai tout lâché et ça a tout de suite pris. La vie à Lazare me permet de m’ouvrir, même si je prends encore mes marques. Jean-Roch, un jeune actif, m’a laissé un petit mot en partant pour me dire que j’étais un rayon de soleil quand je faisais la petite folle. Je sors de ma carapace, je prends plus confiance en moi. Ici je me plais et j’apprends à revivre en communauté, je passe du temps avec tout le monde. J’aime bien ma chambre, je ne la changerais pour rien au monde même si elle est plus petite que d’autres.
Là je cherche du travail, je me sens prête à retravailler. Ce que j’aime c’est faire le ménage, j’aimerais être aide à domicile ou agent d’entretien sur Nantes. » Mélanie, coloc Lazare depuis novembre.
Solenne et Jean de Maupeou ont ouvert notre nouvelle maison de Nantes qui a accueilli Mélanie.
On cherche des familles responsables et adjointes à Toulouse, Lille, Lyon, Vaumoise, Angers, Bruxelles, Madrid et Barcelone : rendez-vous sur la page Famille responsable si l’aventure vous tente !