J’étais brisée mentalement… aujourd’hui je commence à vivre !
Je m’appelle Anaïs. J’ai connu Lazare dans une période de ma vie où j’étais sans domicile. Ma mère m’avait mise à la porte. Avant ça n’a été que des galères : de la violence, un proche qui m’a fait subir des attouchements pendant 17 ans. Mon enfance c’était de jouer à la balle dans le noir pour faire des économies d’électricité, j’étais très isolée.
Les problèmes de santé, j’en fais collection : mes deux reins se sont arrêtés, j’ai fait une crise cardiaque, des kystes… J’ai dû arrêter l’école à 16 ans parce que je ne pouvais pas être sous morphine et suivre les cours. C’est là que j’ai commencé les tentatives de suicide, alors mon frère est venu me sortir de ma famille. Il avait quitté la maison quand j’avais 8 ans pour se protéger. Il est devenu SDF un temps et puis il s’en est sorti : aujourd’hui il gère deux magasins en Suisse, il est marié et a des enfants. J’ai trouvé un colocataire et un travail chez Macdonald. Très vite ils m’ont licenciée à cause de mon hirsutisme (soucis hormonaux) qui « dérangeait » les clients. « Venez comme vous êtes » ce n’est pas encore ça… Une descente aux enfers de 3 ans a commencé. Pourtant je me suis démenée pour trouver un nouveau travail, mais chaque fois que je passais un entretien, mon coloc faisait une tentative de suicide et il fallait que je rentre à la maison. Ça m’a brisée mentalement. J’ai passé 2 ans en hôpital psychiatrique. On m’a tellement bourrée de médicaments que je suis tombée dans le coma pendant 16 jours. Je ne pouvais plus marcher, j’ai eu de la chance de ne pas finir paraplégique. A mon réveil personne n’avait pris de nouvelle, alors j’ai décidé de m’occuper de moi-même, puisque personne ne le faisait.
C’est une amie qui m’a parlé de Lazare. Quand Clotilde, la responsable de la maison de Nantes m’a rappelée pour me dire que j’avais une chambre, je n’en revenais pas !
Je suis arrivée en juin, et depuis je profite de la vie un maximum, pas le temps de niaiser ! J’ai inauguré plein de premières fois avec Lazare parce que je n’étais jamais sortie du jardin de mes parents : premières vacances, première fois que j’ai vu la mer, première fois au théâtre, première course en stop… Depuis que je suis là je me sens beaucoup plus apaisée, je reprends pied dans ma vie. Je me dis que même si je rencontre des difficultés je suis entourée maintenant. Ici il y a plein de personnes bienveillantes, c’est comme une famille. Je veux aller de l’avant, mon rêve est de devenir secrétaire médicale. Mon rêve est de reprendre une formation l’année prochaine, mais pour l’instant je n’ai pas de quoi la payer.