J’étais Responsable Marketing dans l’industrie pharmaceutique et du jour au lendemain je me suis retrouvée SDF… J’ai vécu des choses que je n’aurais jamais pu imaginer, et voici comment j’ai réussi à survivre👇
Suite à une restriction budgétaire, le poste que j’occupais depuis 17 ans a été supprimé. Manque de chance, le Covid est arrivé et mon propriétaire a vendu mon appartement. C’était mission impossible pour retrouver du travail et un logement.
Sans lien familial, un jour j’ai dû faire le 115. En centre d’urgence, j’ai découvert l’enfer :
On était entassées dans des dortoirs sales où la drogue, l’alcool et la violence faisaient partie du quotidien. Je ne pouvais pas dormir à cause du bruit. Certaines femmes dormaient même dans des remorques dehors. Tu baisses la tête et tu n’oses parler à personne au milieu de ces personnes qui ont été jetées dans le chaos et la misère. C’était de la survie.
Pourtant je n’ai rien lâché, et ce sont les relations qui m’ont permis de rebondir même s’il est tentant de se renfermer sur soi. On avance ensemble.
👉 C’est d’abord Elisabeth, une autre femme en galère, qui m’a parlé de Lazare, les colocations solidaires entre sans-abri et jeunes actifs.
👉 Puis mes colocs à Lazare m’ont aidé à reprendre confiance.
Pourtant, en sortant de centre d’urgence, on a du mal à retrouver goût à la vie et à sourire aux autres !
Je n’avais jamais vécu en coloc mais j’ai fait pas mal de voile en équipage. J’ai découvert que Lazare ça fonctionne pareil.
C’est collectif, on se serre les coudes. La première fois qu’on s’est disputées à la coloc, j’ai dit “On est comme dans un bateau. Que les vents soient favorables ou contraires il faut que tout le monde aille dans le même sens pour réussir à vivre ensemble !”
On a eu la chance de monter sur le bateau de notre skipper Tanguy Le Turquais, c’était une sacrée expérience !
Ici j’ai rencontré des gens de tous horizons. Grâce à ce qu’on vit au quotidien, les barrières tombent et on se lâche. Je suis la doyenne mais personne ne me le fait sentir. Quand les filles sortent du boulot on se retrouve pour se raconter notre journée… c’est à la fois très libre et très riche !
On fait aussi des choses que je n’aurais jamais fait seule en appart, comme des karaokés, des week-ends, des sorties plage…
Le lien qu’on a me touche beaucoup. On est une famille : on se dit les choses clairement mais on a énormément d’affection entre nous. Pour mon anniversaire les filles m’ont emmenée faire de la rando dans les Pyrénées. C’était inoubliable !
Grâce à cette bienveillance, j’ai pu rebondir rapidement. J’ai entrepris une Certification de négociatrice en immobilier !
Quand j’étais au plus bas, les autres m’ont permis de m’en sortir et de me reconstruire.
On peut se relever de toutes les galères, à condition de saisir les mains tendues et de ne rien lâcher !
Martine, coloc à Bordeaux